La science évolue en permanence et l’ostéopathie s’inscrit dans cette dynamique de recherche et d’évaluation. La recherche scientifique permet à l’ostéopathie de :
L’ostéopathie est une médecine née à la fin du 19e siècle aux Etats-Unis, qui s’est structuré en France à partir de la dernière moitié du siècle dernier. Elle est une discipline scientifique, qui, en tant que telle, évolue avec les données des sciences du vivant.
Les études concernant l’ostéopathie, menées pour en valider les pratiques, forment un corpus naturellement encore peu vaste au regard de la relative jeunesse de cette thérapeutique, et des contraintes logistiques et financières inhérentes à tout projet de recherche d’envergure.
Cependant, ce corpus s’étoffe années après années. L’UPO participe par toutes ses composantes à la promotion de la recherche scientifique.
« La science est l’ensemble structuré des connaissances qui se rapportent à des faits obéissant à des lois objectives (ou considérés comme tels) et dont la mise au point exige systématisation et méthode[1] ».
La science est par nature ancrée dans le présent et en perpétuelle évolution :
L’évaluation scientifique nécessite une méthode qui permette de reproduire un fait observé avec les mêmes résultats.
Cette méthode impose de contrôler au mieux les conditions de départ et les variables (critères d’inclusion de la population, évènements, conditions de l’environnement, interférences, etc.) qui pourraient influencer les résultats de l’évaluation. Le respect de cette exigence, relativement aisé avec des matériaux inertes, s’avère beaucoup plus aléatoire avec le vivant, très sensible aux conditions de vie, à l’écosystème, aux évènements de vie passés, aux influences extérieures, etc.
Parce qu’ils intègrent les principes d’incertitude et d’incomplétude, les scientifiques parlent ainsi de probabilités plus ou moins élevées, mais rarement de vérités intangibles.
Dans l’idéal scientifique, le protocole de l’étude doit être standardisé pour tous les sujets qui participent à une étude. C’est facile quand il s’agit de comparer l’effet d’une molécule versus un placebo. Mais que dire quand il s’agit de comparer l’efficacité d’une prise en charge ostéopathique, par définition personnalisée, versus un traitement standard ? Cela constitue l’une des grandes difficultés pour la recherche ostéopathique, qui n’est pas pour autant complètement insurmontable.
Une fois les résultats obtenus, il est nécessaire de les soumettre à un test statistique permettant de calculer s’ils présentent moins de 5 % de risque d’être dûs au hasard. Ce taux est conventionnellement admis pour déclarer qu’un résultat obtenu est significatif, notamment dans le domaine des sciences biologiques et médicales (risque alpha).
De plus, une seule étude aboutissant à des résultats significatifs n’est pas suffisante pour que ces résultats soient réputés assez robustes pour s’y fier totalement. C’est également le cas quand une seule étude ne montre pas les résultats escomptés.
Source : Centre national de ressources textuelles et lexicales, consulté le 12 janvier 2025 (https://www.cnrtl.fr/definition/science).
Quelles sont les conditions nécessaires pour vérifier un fait couramment observé par des études expérimentales, comme l’efficacité d’une prise en charge ostéopathique sur des patients présentant un symptôme donné ?
Une étude sur la personne humaine ayant une chance d’être publiée à terme par une revue scientifique de bon niveau passe par plusieurs étapes incontournables qui peuvent durer plusieurs mois ou années, et nécessite :
Le tout imaginé, documenté, rédigé, suivi de bout en bout, analysé, et rédigé à nouveau par des chercheurs qualifiés et des praticiens compétents, donc des ressources humaines conséquentes, qu’il faut rémunérer. Cette ingénierie implique dès le début un financement sur plusieurs années par des décideurs privés ou publics. Cette condition apparaît souvent comme la plus délicate à satisfaire.
Développer une étude doit ainsi surmonter de nombreux défis.
Les connaissances empiriques sont-elles toujours fausses, puisqu’elles ne sont pas encore vérifiées ?
Ce qui n’est pas encore vérifié n’est ni toujours faux, ni nécessairement vrai. La rigueur scientifique impose de ne rien affirmer qui ne soit vérifié et de contrôler l’origine (sources et liens d’intérêt) de toute affirmation avant d’y ajouter foi, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Une assertion connue des vrais scientifiques est « l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence » !
Doit-on écarter tout ce qui n’a pas encore pu être évalué et qui ne présente pas de risque a priori ? Une telle attitude annihilerait toute innovation notamment dans le domaine de la santé.
Beaucoup d’avancées scientifiques sont issues à la base d’une observation empirique, voire du hasard, comme l’invention de la pénicilline par Flemming, ou la compréhension que certaines zones du cerveau sont dédiées aux relations sociales après l’accident de Phineas Gage sur un chantier (après avoir survécu à la destruction par accident d’une partie frontale de son cerveau, cet ouvrier est devenu incapable d’avoir des conversations socialement acceptables avec autrui).
Alors, faut-il croire à la science, à la médecine conventionnelle, à la médecine ostéopathique ?
Croire relève du dogme ou de la religion. Les disciplines thérapeutiques relèvent de la logique et de la raison. Elles sont souvent issues de l’empirisme qui selon Claude Bernard, fondateur de la médecine moderne « n'est (...) pas le contraire de la science ; c'est une période nécessaire qui précède la science et qui l'accompagne…» (C. Bernard, Principes de méd. exp.,1878, p. 180).
L’évolution des connaissances a permis de faire évoluer et parfois de remplacer les modèles explicatifs ostéopathiques initiaux. Mais si ces derniers évoluent, les modalités préventives et thérapeutiques de l’ostéopathie et son efficacité présentent une constance qui suscite une confiance croissante du public, qui ne demandent qu’à pouvoir être validées.
L’ostéopathie est une médecine encore jeune, à l’origine empirique bien que basée sur une connaissance approfondie de l’anatomie humaine. Sa spécificité relève en particulier d’un sens haptique développé difficile à évaluer par les outils actuels, et également d’une prise en compte spécifique et non standardisée de chaque personne. Sa recherche est toutefois en plein essor, malgré les difficultés rencontrées pour réaliser des études d’envergure.
L’esprit scientifique nécessite humilité, ouverture, curiosité, volontarisme, persévérance et prudence. Rejeter ce qui n’a pas encore été évalué dans de bonnes conditions relève d’une vision étroite et, en réalité, peu scientifique.